De tout temps l'Homme a voulu s'imposer, du moins essayer, et de tout temps il a aspiré à ce but par son apparence extérieure. Au fil de l'histoire chaque société a établi ses propres codes, en perpétuel mouvement et évolution, chaque époque a eu son lot de décence et d'extravagance.
Les civilisations ont copulé et engendré une infinité de courants de mode structurés et déstructurés, chacun répondant à des règles strictes, chacun diffusant une idéologie précise. Le besoin d'appartenance du genre humain n'a fait qu'accentuer les choses, et il n'aurait pas fallu beaucoup aux Hommes pour se revendiquer d'un courant ou d'un autre, même ceux qui ne se revendiquent d'aucun, font partie malgré eux d'un courant.
Notre société n'aurait pas échappé à ces métissages influencés par les cultures avec qui elle a cohabité au fil de l'histoire. Romains, ottomans, français, juifs, espagnols, arabes... ont tous laissé une trace sur notre accoutrement, tant d'influences gracieuses, grossières, tant de nuances offrant une multitude de possibilités aux nouvelles générations.
Laissons-les perpétuer l'évolution vestimentaire de notre culture, notre patrimoine a fait son temps et il est grand temps de le désacraliser? de le laisser incarner l'identité d'une génération aux codes atypiques et fragiles, maîtresse du virtuel, ce patrimoine lui appartient et qui pourra lui ôter ce droit ?
RESLANE LOUNICI.